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APERCU HISTORIQUE
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Les
archives communales nous permettent de constater que les familles de Nax
possédaient des vignes en tout cas au 15ème siècle déjà.
C'est
en effet, en 1478 que l'on y trouve le premier acte d'une vigne vendue
à Grimisuat au vicaire de Nax. Par la suite, d'autres documents de ce
type (achats, partages...) nous révèlent que les Naxards possédaient
leurs vignes sur la rive droite du Rhône, notamment sur le territoire
des communes de Lens, de Granges, d'Ollon et d'Ayent.
Ces
mêmes archives, qui mentionnent en outre l'existence d'un pressoir à
Nax en 1510, nous apportent le témoignage que les Naxards ont toujours
élevé leur propre vin.
Il
n'y a cependant pas eu de vignes sur le territoire de notre commune
avant le milieu du 19ème siècle. Grâce aux documents de la même
source et ci-après reproduit on sait que le vignoble de Pirrogière n'a
été mis en culture qu'à partir de 1860. |
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GENESE DU VIGNOBLE D’ERBIOZ
/ PIRROGIERE SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE
NAX
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1. sans
date (1859). Règlement de la Bourgeoisie de Nax concernant un
partage de terrains à Erbioz, pour les cultiver en vignes. (v. Archives
de la commune de Nax, P 134)
« 1°. La Bourgeoisie de Nax remet
en partage aux bourgeois de cette commune sous les conditions ci-après,
un mas de terrain situé à Erbioz joute au levant, la commune de Nax
ainsi que du nord, du couchant le chemin d'Erbioz et du midi la propriété
du Président Philippe Berthod.
2°. Ce terrain qui sera divisé en
portions bourgeoisiales de la contenance de 80 perches fédérales devra
être cultivé en vigne.
3°. Dans le terme de deux ans dès
le partage les portions devront être défoncées et les murs construits
: La troisième année au plus tard, elles seront plantées en vigne sur
les deux tiers de leur étendue. Une commission sera chargée de
constater l'état de culture des portions.
4°. Le terrain partagé sera clos
d'un mur d'enceinte : La fourniture des pierres pour ce mur sera à la
charge des propriétaires des portions qui bordent cette enceinte, la façon
des murs à la charge de la Bourgeoisie.
5°. Les murs de soutènement qui
n'ont pas 4 pieds de hauteur sont à la charge du tenancier qui se
conformera aux prescriptions du code civil. Ce qui excède cette hauteur
sera construit aux conditions mentionnées à l'article qui précède.
6°. Les tenanciers des portions du
centre payeront une indemnité de deux francs par portion laquelle sera
répartie par la commission aux tenanciers des portions qui joutent au
mur d'enceinte et au mur de soutènement à titre de subvention pour la
fourniture des pierres. La commission déterminera les portions qui
pourront être exemptées de
cette subvention. |
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Droit de la jouissance |
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7°. Pour avoir droit à une portion il faut être bourgeois, avoir un
domicile réel et son principal établissement dans la commune, faire
feu c'est-à-dire avoir un ménage séparé et supporter les charges plubliques.
8°. Le tenancier d'une portion ne
peut pas la vendre; il peut avec l'assentiment du conseil bourgeoisial
l'échanger contre une autre et l'hypothéquer jusqu'à concurrence de
100 francs pour le prix en être appliqué au défoncement.
9°. Les portions sont héréditaires en ce sens qu'à la mort du tenancier
elles reviennent à sa veuve en l'absence de celle-ci aux enfants restés
en ménage commun et à défaut de ménage commun, à celui des enfants
qui le premier remplit les conditions requises à l'article 7.
10°. S'il n'y a que des enfants
mineurs ne tenant pas ménage, la portion sera administrée à leur
profit jusqu'à ce que l'un d'eux se mette en ménage.
11 °. Un ménage ne peut jouir de
deux portions.
12°. Les enfants qui seraient déjà
en jouissance d'une portion à la mort de leurs parents n'auront pas
droit à l'hérédité dont il est parlé à l'article précédent : ils
peuvent cependant opter entre la portion dévolue et la leur quand il n
y a pas d'autres héritiers appelés à la recueillir. Le même droit
appartient aux ascendants à défaut de descendants.
13°. Les portions ne se transmettent
pas dans les lignes latérales.
14°. Il sera ouvert un registre pour
les bourgeois qui n'ont pas concouru au 1er partage et qui remplissent
depuis six mois au moins les conditions requises à l'article 7, se
feront inscrire. Ils prendront rang d'après la date de leur inscription
et feront choix d'après leur ancienneté parmi les portions restées
disponibles ou celles qui ont fait retour à la Bourgeoisie. |
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Perte
de la portion |
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15°.
Perd son droit à la portion
au profit des héritiers mentionnés à l'article 9
a)
Le tenancier qui s'absentant pendant plus d'une année est absent
de la
commune.
b)
La veuve qui convole à de secondes noces.
c)
Celui qui ne s'est pas conformé aux conditions de culture ordonnées.
16°. La portion du tenancier qui n'a
pas d'héritier prévu à l'article 9, fait retour à la Bourgeoisie.
17°. Dans le cas ou une portion mise en culture fait retour à la
Bourgeoisie, celle-ci devra rembourser aux héritiers du tenancier les
deux tiers des frais de défoncement si la portion est dévolue dans les
dix premières années dès le partage; la moitié dès la l0ème à la 15ème année et un tiers de la 15ème à la 20ême.
Cette dépense devra être remboursée par le postulant auquel la
portion sera dévolue.
18°. Un arrêté du Conseil fixera
dans une année le prix moyen du défoncement d'une portion; Ce prix
devra servir de base pour les indemnités futures. » |
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2.
Ce document
porte, au dos, une notice au crayon, à peine lisible;" adresser
une
demande à M. de Riedmatten pour que la commune soit autorisée à
vendre
les
portions non cultivées et que ceux qui ont des portions cultivées
soient
autorisés
à payer le montant de 15 ff pour
que la propriété leur soit acquise
à
perpétuité. Le tout applicable au fond d'école qui est insuffisant »
Le
M. de Riedmatten en question étant manifestement le conseiller d'Etat
alors
en charge (Antoine de
Riedmatten, conseiller d'Etat du DI, de 1857 à 1869),
j'ai consulté pour la période
de sa fonction au DI, les protocoles des séances du
Conseil d'Etat où j'ai trouvé
la décision suivante: 18 février 1864.
«
La
commune
de Nax demande l'autorisation de vendre en toute propriété celles
des
portions de biens bourgeoisiaux au-dessus d'Erbioz, partagées il y a 3
ans,
que
les tenanciers n'ont pas mises en culture conformément au règlement:
Elle
demande
aussi à pouvoir céder en toute propriété aux tenanciers respectifs
moyennant
15
ff par
parcelle, le fonds des portions partagées et mises en
culture.
Le
Conseil d'Etat n'admet ni l'une ni l'autre de ces demandes. » |
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3.
Cette décision
du Conseil d'Etat relève que les portions de biens
bourgeoisiaux au-dessus
d'Erbioz ont été partagés il
y
a 3 ans.
Cette précision m'a permis de mettre rapidement la main sur les
décisions
communales à ce sujet (v. Archives de la commune de Nax,
« Protocoles bourgeoisiaux
1858-1869
», R3, pp.15, 18, 24, 25):
a) « Séance
du conseil général de la
commune de Nax du 23 8bre 1859 tenue à la maison commune de Nax
sous la présidence de Michel Constantin, Président assisté de membres
de son conseil et du secrétaire soussigné. Le Président propose à
l'assemblée défaire nommer une commission pour oppérer le partage des
communaux de Pirrogiery sis au-dessus du chemin d'Erbioz jusqu'au chemin
au-dessous de la Croix de Pirrogiery et jusqu'à la propriété du midi
du Président Philippe Berthod de Vernamiège. La commission nommée
aura à s'entendre aupré du Conseil d'Etat pour voir si le partage ne
pourra pas avoir lieu entre tous les communiers tenant feu rière la
commune de Nax et que cela puisse rester leur propriété réelle et
quelle puisse l'hériter par dessendant, au moyen que ceux qui
prendraient part au dit partage payeraient à la commune de Nax une
taxe, soit une certaine valeur pour être placé en fond pour la
construction d'une maison d'école séparée à Nax. Furent nommé de la
commission MM. le Juge Eugène Bruttin de Bramois, le Conseiller
Alphonse Solioz et le Capitaine Romain Constantin. La commission nommée
devrat mettre toute sa diligence pour mener le partage a bone fin, et
qu'il puisse avoir lieu au moins pour le premier janvier prochain pour
le tirage au lot. Enfin la commission ce referera toujours au Président
de la commune, celui ci au conseil et à l'assemblée générale des
votans du resultat du travail de la commission ainsi fait et délibéré
en conseil général au jour lieu que sus. »
b)
«Séance du conseil général des Bourgeois de la commune de Nax du 18 Xbre 1859 tenue à la maison commune de Nax,
sous la Présidence du Président Michel Constantin assisté des membres
du conseil tous présent à l'exception du Juge Philippe Largey absent
et du secrétaire soussigné dit conseil général de cette commune fut
convoqué par voie des publications ordinaire sur la place des Criées
sous date du 11 du courant par le secrétaire du conseil à l'effet de
la réunion ce jourdhui pour faire comme d'usage la nomination des
procureurs de la commune Bourgeoisiale et ensuite pour délibérer sur
les arrêts du partage des communaux que la commune de Nax donne en
partage aux communiers résidentaires de la commune de Nax au lieu dit a
Erbioz et Pirrogiery et de la manière que dits arrets doivent être exécutés.
Les arrets sur le partage susmentionné ont été soumis à l'assemblée
au nombre de vingt articles quelle les a approuvés a l'unanimité... »
c)
« Séance du conseil de la commune de Nax du 21
février 1860... Ensuite le conseil ayant fait la nomination de deux
membres pour aller demander au forestier cantonal le permis de vente et
de coupe des forêts au-dessus du Creux de Nax, joute du levant le
dévaloir dit Sablo Roux, du midi les communaux de Bramois ainsi que de
celle qui ce trouve du levant du dévaloir du ... (Rana l'Enoz ?), le
motif qu'il motivera faire cette demande auprès du forestier cantonal
est celui que la commune a beaucoup de frais a faire pour la
construction du Battiment de la classe primaire et la façon des murs
d'enceintes et de soutenement des portions partagées à Erbioz, pour
les rendres en culture de vigne. Furent nommés pour cette commission
MM. le Président Michel Constantin, le Juge Largey.
Ainsi fait et délibéré
au jour lieu que sus et dit ».
Tous ces procès-verbaux sont signés du Président Michel Constantin
et du secrétaire Romain Constantin.
N.B.
Les transcriptions respectent l'orthographe; seules quelques
ponctuations
ont été corrigées pour faciliter la lecture..
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4. Conclusion.
Le vignoble de Pirrogière, assez exactement la partie en amont de
la route carrossable actuelle, a été mis en culture dès 1860. |
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11 mars
1996/jmb |
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Source:
Commission communale d'encépagement du vignoble
Nax, 1996
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